Ah, j’entends votre ventre gargouiller. Vous avez un petit creux ? Allons faire un tour dans la cuisine. Vous apercevez quelques esclaves qui s’affairent. Ils allument un feu sur un foyer constitué de petites dalles. Dessus, ils placent une marmite pour y cuisiner ragoûts, potées et soupes. De côté, ils installent une broche suspendue pour cuire la viande. Et oui, vous êtes nos invités et c’est jour de fête ! On cuisine ce qu’il y a de meilleur pour vous ! Les esclaves sortent la plus belle vaisselle, en verre, en bronze et en argent, alors que d’habitude, la famille utilise plutôt des assiettes et des gobelets en céramique. On retrouve ce matériau en milliers d’exemplaires sur les sites archéologiques et il nous fournit de nombreuses informations chronologiques, mais aussi sur les habitudes culinaires ou encore le commerce et l’artisanat.
Une odeur douce et épicée que vous n’arrivez pas à déterminer flotte dans l’air. Qu’est que cela peut-il bien être ? Vous décidez d’examiner les différents ingrédients de la cuisine. La nourriture est surtout composée de céréales, de pain, de fruits, de légumes et de champignons de nos régions. Pour la viande, c’est essentiellement de la viande de porc, de mouton ou de chèvre et parfois du gibier provenant de la chasse, qui est consommée. Il s’agit donc uniquement d’aliments de provenance locale. L’une des esclaves vous explique que la viande est bien trop chère pour la plupart des habitants. C’est surtout les jours de fête qu’ils en mangent, tandis que les riches citoyens, comme le dominus de la villa, ont les moyens d’en manger plus souvent.
Tout à coup, une odeur particulièrement forte se dégage d’une des amphores et vous réprimez un haut-le-coeur. Il s’agit du garum, une sauce à base de chair ou des viscères de poisson macérées dans du sel, pour relever les mets. Les Romains en sont très friands ! Cette sauce, ainsi que le vin et l’huile d’olive, sont importées d’Espagne, d’Italie, ou encore de Grèce ! Ils viennent vraiment de loin !
Mmmmh….d’autres odeurs vous mettent l’eau à la bouche et vous espérez secrètement un soda bien frais. Et bien vous n’en aurez pas ; les Romains ne connaissent bien évidemment pas cette boisson et buvaient généralement du vin, qu’ils coupent avec de l’eau, de la bière de tradition gauloise ou du lait de chèvre et de vache. Quant aux plus riches, ils consomment volontiers de l’hydromel dont le prix était plus élevé en raison de sa composition plus élaborée.