Syndic de Pully entre 1978 et 1988
« Sans culture, sans effort culturel individuel et collectif, on ne touche qu’à certains aspects de la civilisation, d’où une qualité de vie satisfaisante en partie seulement. […]
Pourquoi Pully n’aurait-elle pas une vocation culturelle, une vie culturelle à laquelle la grande majorité de ses habitants participeraient ? »
Discours de mars 1987 intitulé « Pully-Culture »
Né en 1913, Julien A. Perret, bourgeois de Montreux actif dans les assurances, s’établit en 1954 à Pully, où il occupera de nombreuses fonctions politiques. Il siège au Conseil Communal dès 1966, le préside dès 1969, puis entre à la Municipalité en 1974, sous la syndicature de Louis Thaler. En 1978, il succède à ce dernier ; il remplira deux mandats, jusqu’en 1988. Membre du Parti libéral depuis 1941 et président de l’Union Nationale Démocratique en 1964, le Syndic Perret a présidé aux destinées de Pully durant une décennie qui a vu le visage urbanistique et culturel de la ville se modifier nettement.

C’est en effet durant ces années-là que plusieurs gros chantiers sont lancés ou terminés. Le secteur de la gare change complètement : on y construit le parking de Pully Centre, l’EMS Pré de la Tour et la passerelle Verdaine. On fleurit davantage les alentours du Prieuré, alors qu’il n’était auparavant qu’une « bien sévère bâtisse qui nous vient de temps très reculés » selon Julien A. Perret, on canalise la Paudèze et on inaugure le collège Arnold-Reymond ainsi que la bibliothèque, en 1980. Le 29 avril 1983, Perret affirme lors d’un discours que « pour bien marquer notre préoccupation de faire des bâtiments qui nous accueillent aujourd’hui une sorte de symbole de la vie culturelle et artistique de Pully, nous les avons dédiées à la mémoire d’un grand philosophe vaudois, Arnold Reymond. ». Le syndic met d’ailleurs en avant l’importance de l’aula de ce collège, destinée à renforcer les possibilités d’activité culturelle en accueillant de nombreuses manifestations. Il craignait en effet que Pully ne devienne une cité-dortoir et espérait qu’une qualité de vie améliorée et « une certaine grandeur » puissent être offertes aux habitants. C’est également sous sa syndicature qu’est inauguré le théâtre de l’Octogone en 1979, puis qu’on termine, en 1981, le bâtiment abritant encore aujourd’hui la villa romaine, ou encore que le projet d’école de musique est lancé.
L’agenda du Syndic était donc souvent rempli d’inaugurations diverses, mais aussi de repas de soutien aux clubs de sport locaux et de cérémonies d’hommages aux nouveaux bourgeois ou aux nonagénaires et centenaires de la commune. Lui-même a vécu presque centenaire, puisqu’il décède en 2008, après avoir vu Pully passer dans le XXIe siècle.
Enfin, il faut encore mentionner qu’en 1986, Pully est jumelée au village d’Obernai, sous l’impulsion du syndic Perret. Cette petite ville d’Alsace donne son nom à une place pulliérane. Obernai se trouve à environ 25 km de Strasbourg et compte aujourd’hui un peu plus de 11’000 habitants. Comme à Pully, on y a découvert une nécropole de la période néolithique.
L’héritage de Julien A. Perret est visible dans la façon dont la ville de Pully continue de se forger aujourd’hui. Les nombreuses institutions culturelles qui habitent le territoire enrichissent le patrimoine local ainsi que la vie de ses habitants.